Autrefois tabou et méconnue, l’endométriose fait aujourd’hui parler d’elle grâce au travail de fond d’associations de patientes et de certains professionnels. Mais si l’on connaît son impact sur la fertilité ou encore les fortes douleurs qu’elle peut provoquer, on sait moins qu’elle est à l’origine d’un autre symptôme : la fatigue chronique.
La fatigue chronique se définit par un état d’épuisement quasi constant, mais surtout très intense, que le repos et le sommeil ne permettent pas d’atténuer. L’asthénie (ou fatigue) est dite chronique lorsque cette situation s’installe pendant au moins 6 mois et qu’elle ne suit pas un évènement éprouvant comme un déménagement, une naissance ou une infection connue par exemple.
D’autres symptômes gênants l’accompagnent souvent, comme des difficultés de concentration ou l’impossibilité de rester debout plusieurs minutes. Les conséquences de l’épuisement peuvent donc être considérables. Mais des solutions existent pour atténuer ses effets…
Le syndrome de fatigue chronique (SFC) n’est pas une manifestation exclusive de l’endométriose. Cette maladie réunit pourtant toutes les conditions favorisant l’apparition du SFC.
Concrètement, l’endométriose se caractérise par un état inflammatoire lié à la présence d’endomètre (le tissu recouvrant la cavité utérine) sur d’autres organes. Au moment des règles, ces muqueuses « déplacées » se mettent à saigner. Et parce que le sang ne peut pas être évacué correctement, des inflammations, des adhérences de tissus ou des kystes apparaissent et provoquent à leurs tours des douleurs modérées à intenses.
Ces altérations de l’organisme font aussi réagir le système immunitaire qui se retrouve en sur-régime de manière quasi constante. Entre les douleurs et le système immunitaire très sollicité, les conditions de la fatigue chronique sont réunies !
Les migraines et insomnies liées aux douleurs de l’endométriose sont également des causes évidentes de l’épuisement que rapportent les patientes. En période de menstruation, l’état inflammatoire laisse rarement de répit. Et sans possibilité de récupérer la nuit, les femmes se retrouvent souvent en proie à une sensation de fatigue permanente.
En 2018, des scientifiques ont cherché à quantifier l’impact de l’endométriose sur l’état de fatigue des femmes. Leur étude publiée cette même année par la revue Human Reproduction a révélé que les femmes atteintes d’endométriose étaient deux fois plus concernées que les autres par la fatigue chronique1.
On pourrait penser que cet épuisement concerne uniquement les femmes dont l’endométriose n’a pas encore été prise en charge. Pourtant le SFC est aussi très fréquent chez les femmes sous traitement.
Et l’explication est simple : les traitements hormonaux ont des conséquences importantes sur l’organisme et peuvent provoquer une fatigue importante. Les douleurs vont bel et bien s’atténuer, mais la lassitude et l’abattement peuvent perdurer.
Pour d’autres raisons, les périodes qui suivent les chirurgies de l’endométriose vont souvent se caractériser également par un état de fatigue chronique…
Les femmes souffrant d’endométriose se retrouvent souvent coincées dans un cercle vicieux. La maladie provoque de telles douleurs et un tel niveau de fatigue - en particulier lors des règles - que les femmes finissent par les anticiper.
La période des menstruations est alors redoutée et entraîne un fort stress… qui, à son tour, renforce la perception de la fatigue et les sensations douloureuses !
Une étude commandée en 2020 par EndoFrance2 souligne que 65% des femmes atteintes d’endométriose souffrent de mal-être au travail. Ce ressenti s’explique en très grande partie par la fatigue chronique et le stress.
Parce qu’elles se sentent physiquement diminuées et moins productives, certaines femmes finissent par craindre pour leur emploi et/ou leurs perspectives de carrière.
Il est recommandé de s’adresser au médecin du travail pour mettre en place un aménagement du rythme professionnel.
Dans certains cas, il est possible de faire valider l’endométriose comme une « Affection Longue Durée hors liste ». Cela autorise les patientes à s’absenter pour des raisons liées à la maladie. Le télétravail ou le mi-temps thérapeutique sont également des options que les femmes atteintes d’endométriose peuvent solliciter.
Le plus important est de s’attaquer aux causes du syndrome, à savoir les douleurs persistantes. Au-delà de la prise de médicaments anti-inflammatoires, il est possible de recourir à la naturopathie, au yoga, ou encore aux médecines alternatives : ces différentes méthodes peuvent réduire significativement l’impact de la fatigue chronique liée à la maladie.
Des innovations pour soulager les douleurs sont aussi à la portée des patientes : l’éléctrothérapie soulage un grand nombre de douleurs, dont les règles douloureuses. Un premier pas pour se libérer de la fatigue chronique !
Le patch URGOGYN rend la technologie TENS (Neurostimulation Electrique Transcutanée) accessible à toutes, pour apaiser les règles douloureuses et les douleurs pelviennes chroniques. Et si c’était le moment de l’essayer ?
(2) : Source, enquête EndoFrance : https://www.endofrance.org/wp-content/uploads/2020/06/resultat-enquete.pdf