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Comment évaluer la douleur due à l'endométriose ?

La dysménorrhée ou douleur pendant les règles est le symptôme le plus connu de l’endométriose. L’endométriose est aussi responsable de douleurs pelviennes chroniques, en dehors des règles. Celles-ci peuvent être digestives, urinaires (douleurs à la défécation ou en urinant), gynécologiques (douleurs pendant les rapports sexuels aussi appelées dyspareunies)1. Ces douleurs peuvent toucher différentes zones du corps selon la localisation des lésions d’endométriose.

Les différents types de douleurs d'endométriose

Les douleurs de l’endométriose sont des douleurs de 3 types :

  • Les douleurs nociceptives (liées à l’activation des récepteurs de la douleur) ;
  • Les douleurs neuropathiques (liées à une défaillance ou à des lésions du système nerveux central ou périphérique) ;
  • Les douleurs nociplastiques (en rapport avec une dysfonction des systèmes de la douleur).

Pendant les règles, les douleurs sont plutôt inflammatoires, ce qui entraine un message douloureux (douleur nociceptive). « Beaucoup de douleurs sont dues à des contractions musculaires réflexes en réaction à la douleur » ajoute le Dr Chloé Lacoste, médecin algologue, référente douleur et endométriose dans le centre de la douleur chronique (Hôpital Saint Joseph). Là aussi, ce sont des douleurs nociceptives.

Des lésions d’endométriose situées sur des nerfs sont responsables de douleurs neuropathiques. Cependant, les « vraies » douleurs neuropathiques dans l’endométriose sont rares. « La plupart des douleurs chroniques réfractaires au traitement de l’endométriose sont des douleurs nociplastiques qui ressemblent à des douleurs neuropathiques mais qui sont dues à un dysfonctionnement du système de la douleur » informe le Dr Lacoste. Il s’agit de la sensibilisation pelvienne (dysfonction du système nerveux de la douleur)2,3,4. Cette hypersensibilisation aggrave les douleurs de contraction musculaire permanente (syndromes myofasciaux).

Cela explique que le niveau de douleur ne soit pas corrélé à la sévérité des lésions d’endométriose. Il est possible d’avoir des lésions minimes et de fortes douleurs. A l’inverse, des formes étendues ou profondes d’endométriose ne sont pas nécessairement très douloureuses.

Evaluation de la douleur de l'endométriose : les échelles classiques

L’utilisation d’une échelle visuelle analogique fait partie des recommandations de prise en charge françaises et internationales de la maladie. L’échelle visuelle analogique (EVA) consiste en une réglette avec index coulissant permettant à une personne de placer le curseur à l’endroit exprimant le mieux la douleur ressentie sur une droite graduée allant de « Pas de douleur » à « La pire des douleurs imaginables ». Les autres échelles qui peuvent être employées sont l’échelle verbale simple, réglette présentant des visages exprimant « 0 douleur » à « la pire des douleurs imaginables » et l’échelle numérique standardisée (ENS) qui consiste à auto-évaluer sa douleur sur une échelle de 0 à 10, de l’absence de douleur à la pire douleur imaginable. Ces échelles sont appliquées à chaque domaine : dysménorrhées ou douleurs pendant les règles, douleurs pendant les rapports sexuels… « Ces échelles simples sont beaucoup utilisées afin d’avoir une idée de l’intensité des douleurs de fond ou de crise » explique le Dr Chloé Lacoste. La numérisation apporte une information plus importante que le seul fait de savoir s’il y ou non une douleur. Ces échelles sont aussi utilisées pour juger l’efficacité d’un traitement mis en place.

Evaluer la douleur de l’endométriose : des questionnaires et échelles de douleur plus complexes

Connaître uniquement l’intensité de la douleur est très insuffisant pour l’évaluation de celle-ci. « C’est pourquoi nous utilisons aussi des échelles de qualité de vie, non spécifiques à l’endométriose comme l’échelle SF-36 ou spécifiques à cette pathologie comme l’EHP-5 ou l’EHP-30 » enseigne le Dr Chloé Lacoste. Elles permettent de voir si des douleurs évaluées chroniques comme peu importantes (3 sur 10 par exemple) ont cependant un fort impact sur la qualité de vie (plus de rapports sexuels, arrêt de travail…). Leur utilisation aide aussi à voir dans quelles sphères les douleurs ont le plus d’impact afin de pouvoir mettre en place des traitements en priorité dans ces domaines.

La société savante Convergences-PP a développé un score sous la forme d’un questionnaire (Score de sensibilisation pelvienne à la douleur5,6) qui est utilisé par les professionnels de santé pour diagnostiquer l’hypersensibilisation pelvienne et mettre en place des traitements adaptés le cas échéant.

Références :

(1) Bourdel N, Comptour A, Chauvet P, Canis M. Douleurs et endométriose. Douleurs: Évaluation - Diagnostic - Traitement. 2020; 21: 3-10.

(2) Payne LA, Rapkin AJ, Seidman LC, Zeltzer LK, Tsao JC. Experimental and procedural pain responses in primary dysmenorrhea: a systematic review. J Pain Res. 2017 Sep 12;10:2233-2246.

(3) Payne L, Seidman LC, Sim MS et al. Experimental evaluation of central pain processes in young women with primary dysmenorrhea. Pain (2019) Jun;160 (6): 1421-1430.

(4) Brawn J, Morotti M, Vincent K et al. Central changes associated with chronic pelvic pain and endometriosis. Human Reprod Update (2014) Sep-Oct; 20(5):737-47.

(5) Levesque A, Riant T, Ploteau S, Rigaud J, Labat JJ, for Convergences PP Network. Clinical Criteria of Central Sensitization in Chronic Pelvic and Perineal Pain (Convergences PP Criteria): Elaboration of a Clinical Evaluation Tool Based on Formal Expert Consensus. Pain Med 2018

(6) Score Convergences-PP : https://convergencespp.com/wp-content/uploads/2023/02/ScoreConvergencePP.pdf

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