Le syndrome des ovaires polykystiques est la pathologie hormonale la plus fréquente chez les femmes. Environ une femme sur dix est touchée par cette maladie et c’est la première cause d’infertilité féminine1.
Son nom est dû à une conclusion erronée réalisée dans les années 30. En observant les ovaires des femmes atteintes, on pensait que des kystes y étaient présents. Il s’agit en fait de follicules ovariens mal développés (les follicules sont les structures où se développent les ovocytes).
Ce syndrome découle d’un dérèglement hormonal provenant du cerveau ou des ovaires. Il va entraîner une production d’androgènes et de testostérone trop importante. Cela aboutit bien souvent à plusieurs symptômes : l’infertilité, l’hyperpilosité, un trouble du métabolisme et des cycles irréguliers... Voici tout ce qu’il faut savoir sur ce syndrome encore méconnu, et pourtant si répandu.
Les femmes touchées par le syndrome des ovaires polykystiques peuvent développer de nombreux symptômes. Ces derniers varient d’une femme à l’autre. Ils peuvent être :
Si vous êtes atteinte d’au moins deux de ces symptômes, alors rendez-vous chez un gynécologue afin de procéder à des examens !
Une échographie pelvienne peut permettre de poser un diagnostic. Grâce à cet examen, le médecin va pouvoir observer ce qu’il se passe au niveau des ovaires.
Lors du cycle menstruel, les ovaires contiennent une dizaine de follicules d’environ 5 millimètres chacun. Lorsqu’une femme est atteinte du SOPK, le développement des follicules est bloqué par la production excessive d’androgènes. Des follicules sous-développés vont alors s’accumuler dans les ovaires sans qu’aucun d’entre eux ne devienne un ovocyte fécondable.
L’échographie montre alors des ovaires remplis d’une vingtaine de follicules dont la maturation n’est pas finie.
Toutefois, il est possible que l’échographie pelvienne ne suffise pas à poser le diagnostic SOPK. Il faut alors effectuer un second examen.
Avec un bilan sanguin, le médecin va pouvoir calculer le dosage des hormones FSH et LH. Ces hormones, produites par le cerveau, sont celles qui contrôlent le cycle ovarien et la production hormonale des ovaires.
Ce bilan biologique doit être effectué entre le second et le cinquième jour du cycle menstruel de la patiente. Chez les femmes atteintes d’aménorrhée, les règles sont médicalement déclenchées.
Lorsqu’une femme est atteinte de SOPK, on remarque dans ses résultats : un taux élevé des androgènes (en particulier de testostérone), une tendance au diabète et une inversion du rapport LH/FSH, avec un taux de FSH plus important que celui du LH.
Au cours de la vie d’une femme atteinte du syndrome des ovaires polykystiques, les symptômes vont varier et peuvent s’aggraver.
A l’adolescence, les patientes vont remarquer des cycles irréguliers qui peuvent s’accompagner d’une forte acné ou d’un hirsutisme. Entre 25 ans et 30 ans, l’hyperandrogénie perdure et les patientes consultent généralement par rapport à leur infertilité. Plus tard, autour de la quarantaine, les patientes peuvent développer une intolérance aux glucides (le sucre). En vieillissant, il est également possible qu’elles soient atteintes de diabète de type 2 et ont plus de risques cardio-vasculaires.
Le SOPK peut entraîner des répercussions plus ou moins lourdes sur la vie des femmes atteintes. Déjà à cause des effets physiques et visibles : beaucoup de poils au visage, aux bras ou aux jambes ; une prise de poids considérable ; de l’acné qui ne part pas ; une chute des cheveux. Socialement, il peut être difficile pour une femme de vivre au quotidien avec ces effets.
Le SOPK peut également être le déclencheur de fatigue chronique . De nombreuses femmes atteintes du syndrome développent le syndrome de l’apnée du sommeil (interruptions plus ou moins longues et récurrentes de la respiration). Ce syndrome fatigue énormément le corps, puisque le sommeil n’est alors plus réparateur. De cette fatigue peut découler une anxiété quotidienne, qui n’est pas arrangée par les risques de diabète et de maladie cardio-vasculaire.
Pour l’instant, il n’existe pas de traitement permettant de stopper ce syndrome. Les seuls traitements existants sont symptomatiques, c’est-à-dire qu’ils permettent de réduire les symptômes engendrés par le syndrome.
Si une femme est en surpoids, alors elle doit améliorer son hygiène de vie. Le fait de perdre du poids permet de réduire l’excès d’androgènes provoqué par le SOPK, ce qui affecte positivement le cycle ovarien et donc la fertilité.
Si une femme est atteinte d’hirsutisme, la pilule oestroprogestative peut être une solution. Elle permet de réduire l’hyperandrogénie ovarienne. Si vous ne souhaitez pas prendre la pilule, d’autres traitements existent. L’acétate de cyprotérone (un anti-androgène) permet de réduire l’hirsutisme et l’acné lorsqu’il est associé à un oestrogène naturel.
Malgré les difficultés que pose le SOPK en termes de fertilité, ce syndrome n’est pas une fatalité ! En effet, le traitement du SOPK stimule l’ovulation pour permettre aux personnes touchées par ce syndrome de procréer naturellement. Dans le cas où l’hyperstimulation des ovaires deviendrait difficile à contrôler, la procréation médicalement assistée (PMA) reste une solution envisageable. Ainsi, même s’il n’est pas encore possible de guérir du SOPK, les femmes concernées par ce syndrome peuvent trouver l’aide médicale nécessaire pour avoir des enfants de manière naturelle.